Théophile Ardy, « Le grand débordement »

Voilà une petite galette difficile à caser bien qu’on puisse lui apposer l’étiquette rock sans hésiter. Sur fond de crise, Théophile Ardy chante avec conviction ses histoires, ses espoirs ou celui de ces personnages fictifs, sa vision de la société. Rapidement, on se dit que certains morceaux nous renvoient à Noir Désir. On ne sera donc pas surpris de voir se glisser à la suite des compos originales, une petite reprise du groupe de Bertrand Cantat : « Comme elle vient » qui clôture l’album.

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Il se dégage de ces 13 pistes une belle énergie rock à la française, des morceaux entêtants pour ne pas dire carrément tubesques. Ils se fourrent dans la caboche et la batterie se charge de les y enfoncer un peu plus. Alors, on balance la tête et on se dit: « Mais merde, c’est vachement bien, pourquoi ça ne passe pas en radio ? »

Oui, pourquoi, hein ?

Bien que Théophile articule fort bien, les textes sont livrés avec le CD pour qu’aucun mot ne nous échappe. Et c’est tant mieux car la plume est aussi habile que la technique vocale du chanteur. Musicalement, les rythmiques s’enchainent mais surtout, ne se ressemblent pas. Tantôt folk rock, tantôt plus pop, son univers se teinte de blues saupoudré avec finesse. Allez, il peut bien nous l’avouer Théo, qu’il écoutait Téléphone ou les Rita Mitsouko quand il était jeune, qu’il n’est pas né de la dernière pluie et que c’est ce bagage qui fait la richesse de cette très belle auto-production.